27 TECHNIQUES DE STORYTELLING POUR BOOSTER VOS ÉCRITS
Storytelling par-ci, storytelling par-là…Vous l’entendez partout, mais au final, ça veut dire quoi? Ça sert à quoi? Je peux l’apprendre? Et comment l’utiliser? Relax, je vais tout vous expliquer.
Une longue plainte s’élève dans la nuit.
Un cri effroyable, qui glace le sang.
Je tends l’oreille, figée, mon coeur bat à tout rompre.
Le cri recommence.
Il semble que ce soit une phrase, comme un appel au-secours. Mais je ne la saisis pas.
J’ouvre la fenêtre. Le silence enveloppe la nuit comme une gangue.
Je suis au aguets…
Là, pas loin de moi, quelqu’un est en détresse.
Puis le cri jaillit de nouveau et me fige.
A présent, j’ai compris ce qu’elle dit, et je n’en reviens pas.
Mais non, cela ne peut pas être un rêve…
La voix a bien crié: « Jeeee neeee comprends rien au Storytelliiiiiiiiiiiing!!!!! »
Alors, n’écoutant que mon bon coeur, je m’élance dans la nuit noire, pour la secourir!
Et lui enseigner le Storytelling, pour qu’enfin elle comprenne. Et que son âme soit en paix.
¤¤¤~~~¤¤¤
Le Storytelling, c’est l’art de raconter des histoires. La transmission orale précède de loin l’écriture, et de nombreux mythes font partie de la mémoire collective.
Cette technique de copywriting vous sera très utile pour mieux convaincre vos clients et vos lecteurs.
Le saviez-vous? Le cerveau est ainsi fait qu’il ne peut émotionnellement pas faire la différence entre une légende et une histoire vraie. C’est à l’origine une fonction qui permet de s’adapter. Dingue, non?
A l’origine, une histoire permettait à un membre de la tribu de raconter qu’un danger était sur le point de se produire, ou de témoigner que la nourriture se trouvait là-bas, derrière la montagne. Que la nature est bien faite n’est-ce pas?
C’est ainsi que vous allez vous attacher à Harry Potter comme s’il existait réellement, que vous allez vous indigner du comportement des matons dans La Ligne Verte, ou que vous allez vous réjouir de la mort du roi Joffrey Baratheon.
Si vous provoquez une émotion qui correspond au produit, vous donnerez une aura à votre argumentation. Une bonne histoire parlera au coeur de votre lecteur et lui permettra de s’identifier plus facilement à votre produit ou à votre marque (et si vous êtes blogueur, votre marque, c’est vous!).
Vous pourrez écrire une histoire pour introduire une page de vente, ou encore pour illustrer un exemple, voire même entièrement créer vos publicités en suivant la trame d’une histoire.
Mais l’art de raconter des histoires ou storytelling vous servira aussi pour:
- Écrire vos articles de blog ;
- Vos newsletters ;
- Vos pages produits ;
- Vos e-books ;
- Créer votre idendité de marque…
Mais encore faut-il savoir le faire de la bonne manière.
C’est pourquoi aujourd’hui je vous livre ce que j’ai appris du Storytelling, en 27 points détaillés.
C’est parti!
Sommaire de l’article « 27 techniques de Storytelling »
1.Action!
2.Tu peux parler normalement, steuplé?
3.Une valse à 3 temps
4.Une trame bien ficelée. Et avec ça? Ce sera tout merci!
5.En route pour l’aventure!
6.Mon héros!
7.Amis et ennemis.
8.Une baston! Une baston!
9.Du rythme! Et que ça saute!
10.Des pauses. Pour le drame.
11.Vous, votre vie, votre oeuvre.
12.Que j’aime ta couleur.
13.Snif, snif? Mmmmhhh…
14.Labourer le champs lexical.
15.L’avocat du diable.
16.Oyez! Oyez!
17.Je peux te dire un secret?
18. Loulou? Oui…c’est toi.
19. Et une madeleine pour la 18, une!
20.Plus belle ta vie.
21.Il était une fois…
22.La Parabole comme argument ultime.
23.Curieux, va!
24.Mindfuck your text.
25.Pitié…venez-en au fait!
26.Ohhh c’est beaaauu!
27.On coupe!
2.Tu peux parler normalement, steuplé?
3.Une valse à 3 temps
4.Une trame bien ficelée. Et avec ça? Ce sera tout merci!
5.En route pour l’aventure!
6.Mon héros!
7.Amis et ennemis.
8.Une baston! Une baston!
9.Du rythme! Et que ça saute!
10.Des pauses. Pour le drame.
11.Vous, votre vie, votre oeuvre.
12.Que j’aime ta couleur.
13.Snif, snif? Mmmmhhh…
14.Labourer le champs lexical.
15.L’avocat du diable.
16.Oyez! Oyez!
17.Je peux te dire un secret?
18. Loulou? Oui…c’est toi.
19. Et une madeleine pour la 18, une!
20.Plus belle ta vie.
21.Il était une fois…
22.La Parabole comme argument ultime.
23.Curieux, va!
24.Mindfuck your text.
25.Pitié…venez-en au fait!
26.Ohhh c’est beaaauu!
27.On coupe!
1) Storytelling : Action!
Un texte sans action, c’est comme une pizza sans fromage. Absurde. Il nous faut absolument une situation, que ça bouge, que ça déménage! On veut voir des trucs arriver.
Bam! Il tombe par terre. Qui? Le deuxième paragraphe.
Il se relève! Il est prêt à en découdre. Attention au 3ème paragraphe!
Il prend une grosse barre de fer et la tord entre ses mains. Waw, ce qu’il est fort ce 4ème paragraphe!
Prenez vos phrases un peu tristes et transformez-les en métaphores imagées, comme si votre vieux texte buvait une potion de jouvence et perdait toutes ses rides!
Prenez vos verbes « faire » et jetez-les à la poubelle! Puis remplissez vos placards de nouveau verbes tout frais, précis, actifs, ciblés.
- Vous ne faites pas la vaisselle, vous la lavez ;
- Vous ne faites pas la cuisine. Vous cuisinez. (Ou vous mangez des pizzas surgelées) ;
- Vous ne faites pas du bricolage. Vous bricolez.
Mais votre article aura beau avoir des tas de verbes d’action, il sera extrêmement pénible à lire si vous ne suivez pas le conseil suivant:
2) Tu peux parler normalement, steuplé?
Le vrai conteur saisit son auditoire parce qu’il s’exprime de façon naturelle. Et cela semble si simple et si fluide!
Alors oubliez les grandes propositions et les mots trouvés dans synonymes.com, dont vous ne maîtrisez pas l’utilisation.
Ecrire dans un langage châtié, c’est comme marcher sur des échasses au milieu des gens qui marchent au sol. Ca vous rend non seulement inaccessible, très seul, mais ça vous donne aussi l’air ridicule. (Sauf si vous êtes noble, et habitué à vouvoyer vos parents et à dire des trucs comme: « Mère, je vous saurai gré de ne pas m’apostropher de la sorte, cela m’indispose. »)
Ecrivez comme vous parlez, quoi.
Mais attention. Certains confondent écrire comme on parle et utiliser un langage de charretier. Non, juste, écrivez comme vous parlez dans la vraie vie.
C’est plus agréable, on se sent plus proche de vous.
Et si vos traumatismes scolaires vous cantonnent à la rédaction de style « Belles phrases comme Balzac », mais que vous ne possédez même pas le talent de B-H-L…
Ou encore que vous n’arrivez pas à vous décoincer, car votre spontanéité est toute cachée sous des monceaux éducatifs de « Tiens-toi droit, ferme la bouche, sois gentil »…
Alors, une solution pour vous, rigides rédacteurs: l’enregistrement. Un jour vous téléphonez ou Skypez, vous allumez Audacity, ou Camtasia en mode « enregistreur vocal ». Ensuite, vous passez à la transcription.
Et là, il se passe quoi? Houlala! C’est pinaise d’intéressant à lire dis-donc!
Là, c’était l’échauffement. Maintenant, passons aux choses sérieuses.
3) Storytelling : une valse à 3 temps
Hier matin, je promenais mon chien, lorsque je croise Roger, le voisin. Je déteste ce type. Il me regarde toujours comme un boucher regarde une côtelette d’agneau. Il me sourit d’un air mielleux: « Ca va ma jolie? On passe une bonne journée? ».
Je supporte ça depuis trop longtemps.
Alors cette fois, je réponds: « Jusque-ici, ça s’annonçait plutôt bien. »
Et je pars en marchant à l’envers, et en le regardant. Il s’est figé, pris sur le fait. Il allait comme d’habitude reluquer mon postérieur jusqu’à ce que j’ai tourné à l’angle.
Je lui fais un clin d’oeil et rigole: « Eh non! Pas cette fois! »
Je lui fais un clin d’oeil et rigole: « Eh non! Pas cette fois! »
Tout contenu écrit, de la simple accroche publicitaire au roman, devrait être idéalement constituée de 3 temps.
1- Etat initial.
L’état initial, c’est l’installation de la situation ou l’introduction d’un personnage. Ici de « Hier » à « agneau ».
2- Conflit.
Le conflit, challenge, élément perturbateur, est ce qui va venir déclencher une situation qui vient bouleverser la première. Cet élément attend de façon évidente une résolution. Ici de « Il me sourit » à « longtemps ».
3-Résolution.
La résolution est ce que tout lecteur attend à la suite d’un conflit. Cela lui donne un sentiment d’achèvement très satisfaisant. Cette résolution peut être surprenante, triste, gaie, vengeresse, moralisatrice…Ici de « Je supporte à la fin.
Vous remarquerez que j’ai placé aussi un élément qui participe de la résolution et qui donne un double sentiment d’achèvement. Il s’agit d’une sorte de confirmation. Roger allait de nouveau être irrespectueux, mais je l’ai devancé. Je l’ai définitivement remis à sa place.
Dans la communication marketing, cette forme de double résolution sera très intéressante à utiliser pour un bénéfice produit.
Imaginons que votre accroche soit:
Avant, j’étais nul en cuisine. Même mes enfants ne voulaient pas que je leur fasse des pâtes. Mais depuis que j’ai découvert Fastocook, je réalise toutes sortes de plats facilement! Aujourd’hui, je suis connu de nos amis pour mes pâtes Al Dente. Certains m’ont même demandé si j’étais d’origine italienne…
Avant, j’étais nul en cuisine. Même mes enfants ne voulaient pas que je leur fasse des pâtes. Mais depuis que j’ai découvert Fastocook, je réalise toutes sortes de plats facilement! Aujourd’hui, je suis connu de nos amis pour mes pâtes Al Dente. Certains m’ont même demandé si j’étais d’origine italienne…
La résolution est non seulement de réussir à cuisiner, mais en plus de ça, les pâtes deviennent succulentes.
4) Une trame bien ficelée. Et avec ça? Ce sera tout, merci.
Dans toute expression artistique, il y a un sous-texte à ce qui est dit en apparence.
Par exemple, cela peut-être une morale sous-jacente. Dans le film Intouchables, la morale est « Dépassez vos préjugés ».
L’intro du morceau Around The World de Daft Punk qui commence par un son étouffé et devient de plus en plus fort, possède une trame simple qui est « Je rentre dans la boîte de nuit mais je suis encore dans le sas et la porte est fermée, puis je pénètre dans la boîte de nuit. »
Une publicité comme celle qu’a réalisé Michel Gondry pour Air France, où l’avion trace un trait dans le ciel, qui se prolonge en trait d’eye-liner puis atterrit sur le vinyle, dit en trame sous-jacente: « Si vous prenez Air-France, vous ne traverserez pas seulement le ciel, vous traverserez la vie, les gens, la beauté, la musique. C’est une expérience spirituelle. »
Il vous faut donc créer une trame à vos textes. Si vous n’avez aucune imagination, rassurez-vous. Tout le monde n’est pas pourvu d’un talent inné de conteur. Je vous conseille d’utiliser des trames de contes ou d’histoires connus. Vous ne connaissez aucun conte? (Une enfance difficile?) Pas de soucis, vous trouvez la plupart des contes de Grimm, de Perrault et d’Andersen en ligne gratuitement.
Les mythes anciens, les tragédies grecques, les paraboles, les légendes, les vieux films, tous ces supports contiennent aussi un excellent matériau pour vos trames.
Un exemple: Vous avez un texte à rédiger pour vendre un parapluie qui ne se retourne pas avec le vent. Vous pouvez utiliser le film « Chantons sous la pluie ».
Vous pourriez donc créer une trame qui serait: « Un homme gai danse et chante avec vous sous la pluie. »
Lorsque les fines gouttes dansent et rebondissent sur la toile, Mr Parapluie chantonne gaiement. Lorsque l’orage gronde et que l’averse frappe, Mr Parapluie vous accompagne d’un pas cadencé et même, saute par-dessus les flaques! Et lorsque la tempête se lève, Mr Parapluie tourbillonne dans le vent, et ne se retourne jamais.
5) En route pour l’aventure
Votre lecteur se sent vide. Il veut vivre une aventure. Mais sa vie est ainsi faite que toutes ses journées se ressemblent. Son quotidien morne semble se répéter à l’infini. Puis un jour, il meurt.
Elle est pas flippante cette histoire?
Personne ne veut vivre ça!
C’est pourquoi chacun essaie de rendre sa vie la plus intéressante possible. Mais rares sont les personnes qui vivent une réelle aventure personnelle.
Vous devez donc vous engager pour vos lecteurs. En tant que copywriter maîtrisant le storytelling, votre devoir est de leur donner, ne serait-ce qu’un bref instant, le sentiment que leur vie est une immense aventure. Par le biais d’une histoire, d’une quête, d’une réalisation.
Soyez ce dealer d’épopées, à l’instar de Walter White dans Breaking Bad qui proclame: « S’ils veulent fumer de la meth, ils le feront. Avec ou sans moi. Alors, si je dois produire une drogue, que ce soit la meilleure, la plus pure qu’ils aient jamais fumée« .
Pour procurer à votre lecteur un sentiment d’aventure, vous devrez utilisez les éléments éternels de la littérature, en commençant par…
6) Mon héros!
Faites de votre client un héros en lui donnant un produit comme « arme de quête ». Votre héros doit avoir une mission à accomplir et résoudre un conflit (problème, challenge…).
Bois du Coca zéro, tu voleras en hélico secourir des femmes. (Résoudre le problème de la virilité, ou du sentiment d’utilité).
Utilise Evernote et tu posséderas un don d’ubiquité (Où que tu sois, tu peux avoir accès à ton contenu).
Réserve sur Airbnb et vis luxueusement (posséder un appartement dans toutes les villes du monde et résoudre le problème des hôtels pourris).
Votre produit peut aussi être votre héros et vous sauver. C’est le cas de Mr Propre ou de Ronald McDonald.
Le produit peut aussi vous mettre en valeur en devenant votre fidèle serviteur. C’est le cas de Twitter, ce petit oiseau qui porte vos messages. Ikea, qui fait de vous un chef de famille accompli ou encore Über, qui vous ouvre la porte et vient vous chercher où que vous soyez en 5 minutes.
Demandez-vous quelle est votre cible, et si elle préfère être sauvée ou devenir sauveur. Comment souhaite-t’elle être mise en valeur et comment le produit peut-il jouer un rôle dans cette création de personnage?
Si vous vendez un pull en laine, vous pouvez tout à fait transformer votre client en « héros du grand nord » ou qu’il devienne votre fidèle ami, à l’instar du chien de traîneau.
Ainsi, vous pourrez créer une formule de type: « Mon traîneau et mon pull Doore-England » ou encore « Protégé », avec une trame de type héros qui affronte une avalanche, et qui peut survivre 3 jours au chaud enseveli sous la neige, grâce à son pull.
Mais un héros ne saurait être complet sans:
7) Des amis et des ennemis.
Il vous faut définir qui sont les personnes qui luttent contre votre héros, et celles qui sont de son côté.
Si vous écrivez un e-book sur l’alimentation Végan, il vous faudra mettre l’accent sur l’ennemi: la société de consommation qui traite les animaux de façon cruelle, et les dangers que constitue la viande pour l’organisme. Et par opposition, les amis du lecteur Végan: les légumes, les céréales et la centrifugeuse, qui permettent à son organisme un fonctionnement optimal.
Si vous écrivez une biographie, il faudra insister sur les ennemis qu’a rencontré la personne dans sa vie et qui l’ont empêché d’accomplir sa quête à un moment donné, ainsi que les amis fidèles qui ont aidé la personne a accomplir sa mission.
A un niveau plus basique, les publicités pour produits de nettoyage font souvent appel à la comparaison: Cette lessive ne lave rien: houuuu! Cette lessive lave trop bien: ouaais! Il y a d’un côté l’ennemie, la lessive nulle fabriquée à base de plâtre, et de l’autre la lessive amie: elle lave sans même frotter. L’héroïne se sent intelligente de rejeter la vilaine lessive et soutenue d’avoir sa lessive amie auprès d’elle.
En parlant d’ennemis…
8) Une baston! Une baston!
Que serait la nature sans conflit? Elle n’existerait même pas.
Aucun écosystème ne peut fonctionner sans lutte, sans challenge, sans bataille. De la petite plante qui devient toxique pour empoisonner ceux qui auraient la mauvaise idée de la manger, à votre collègue Gisèle qui tourne la multiprise dans le mauvais sens, exprès pour que vous galériez à brancher votre PC, il n’y a qu’un pas.
Une fois, on m’a soumis une nouvelle à lire, pour avis. Voilà l’histoire: une fille qui écrit des romans mais n’a pas confiance en elle. Ensuite elle rencontre un éditeur dans une soirée de gala. Il veut immédiatement l’éditer. Puis ils tombent amoureux. FIN.
J’attendais tellement impatiemment le truc qui cloche, le problème, le conflit, que même arrivée au dernier paragraphe, je me disais « Oh la la, suspense jusqu’au bout!! » Et paf, rien. Amoureux. Comme des cons.
Si vous voulez écrire une bonne histoire, vous devez intégrer un conflit. Sinon, ça ne fait pas naturel.
Reprenons notre phrase sympathique.
Hier, je suis sortie promener mon chien. Je croise Roger, mon voisin. Ce type est extrêmement gentil. Jamais vu un homme aussi affable, aussi dévoué. Dès qu’on est arrivé dans le quartier, il est venu nous saluer. Il ne manque jamais de me proposer un coup de main lorsque j’ai des problèmes à démarrer ma voiture, ou quand j’ai de gros sacs de courses, à m’aider à les porter jusqu’au perron. Le problème, c’est que je ne peux pas me l’encadrer. Ce type, au fond, j’en suis certaine, c’est un pervers.
Voilà pour la trame. A présent, vous allez apprendre des techniques d’écriture / storytelling très spécifiques:
9) Du rythme, et que ça saute!
Je conseille à tout le monde de regarder de bons clips.
Genre, des clips de Michel Gondry. Matez « Bachelorette » de Björk, une sorte d’Inception complètement zarbi version écolo ou Spike Jonze, et son clip schizophrène « Sabotage » de Beastie Boys, en mode teasing de 2 flics à Miami.
Etant donné que ce sont des histoires qui suivent la musique, vous apprendrez ce qu’est le rythme d’une histoire. CQFD.
Vos textes doivent aussi suivre un tempo. Un tempo qui pulse, qui a la patate, la pêche. T’as capté, mon pote?
Regardez la phrase précédente, p p p. Les consonnes frappent la cadence.
Et cet incipit de Lolita de Nobokov: « Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta. »
Vous remarquez? L’alternance entre allitérations, consonnes labiales et latérales permet le tempo.
Le rythme, ce n’est pas seulement la pulsation, mais aussi:
10) Des pauses. Pour le drame.
Lisez ces deux textes:
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Ce matin, j’ai préparé le café à mon mari, et je suis sortie promener le chien. Je vois Roger, mon voisin. Il me sourit, je lui souris. Puis, je tourne dans la rue des tulipes.
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Ce matin, j’ai préparé le café à mon mari.
Et je suis sortie promener le chien.
Je vois Roger.
Mon voisin.
Il me sourit.
Je lui souris.
Puis, je tourne dans la rue des tulipes.
Les pauses donnent un effet dramatique. On a le temps de ressentir ce que l’auteur veut nous faire sentir.
Une pause signifie forcément: « Sens avec moi. Vis l’émotion avec moi ». L’esprit veut toujours combler le vide, et il invente ce qui n’existe pas.
Dans le premier texte, ça file à toute vitesse. C’est morne. A la fin, on se dit: « C’est quoi cette histoire de promenade de chien à deux balles! Et à la fin il ne se passe rien en plus? Mais c’est nul! »
Dans le deuxième texte, on ressent une tension et on se demande: « Quelle est sa relation avec Roger? Ils se sourient, alors qu’elle a un mari, c’est pas net! Il ne se passe rien…cette fois-là! Mais au chapitre suivant, ça va être chaud! »
Les pauses peuvent provoquer:
-Le suspense
-Le rire
-La peur
-Le recueillement
-La surprise
-Le désir
-La passion
-La tristesse…
Prenez n’importe quel texte et essayez d’y ajouter des pauses. Vos effets en seront multipliés.
11) Storytelling : Vous, votre vie, votre oeuvre.
Pour raconter de bonnes histoires, vous devez vous servir de vos propres expériences
Vous pensez peut-être: « Mais ma vie n’est pas suffisamment originale! Les gens ne vont pas être intéressés par ce qui m’arrive! »
Au contraire. Vous savez pourquoi même les plus grands humoristes deviennent moins drôles avec le temps? C’est parce que leur vie est devenue trop extraordinaire. Du coup, ils ne parlent plus au coeur des gens.
Les expériences du quotidien, donnent des meilleures histoires. Même Harry Potter fête Noël et mange des bonbons.
Dites-moi quelle histoire vous touche le plus:
Pour le déjeuner, j’avais rendez-vous avec l’ambassadeur de Suède à Pékin. On devait discuter du planning pour la mise en place de la fondation pour les enfants myopathes du Tibet. On se fait conduire en berline vers le Sinji Minfu, un excellent gastro dans lequel le canard laqué est découpé à la table.
OU
Ce midi, j’avais rendez-vous avec mon cousin Sylvio qui est trop marrant. On devait discuter de l’organisation du mariage de notre cousine. Ça nous prend un peu la tête, mais elle nous a choisi comme témoins. On a pris le métro, la ligne 13 qui était tellement bondée que j’avais l’aisselle d’un vieux type juste sous mon nez. On s’est fait un Indiana, place de Clichy. Leur Nachos sont juste trop bons.
Si votre vie est extraordinaire (ça arrive), vous pouvez tout aussi bien raconter votre vie, mais mettez-vous toujours au niveau de vos lecteurs.
Reprenons l’exemple 1, mais mis au niveau du lecteur:
Pour le repas de midi, j’avais rendez-vous avec l’ambassadeur de Suède à Pékin, un type chauve et pas très amusant, mais je suis attaché à l’ambassade de France et entre expatriés diplomates, on sort beaucoup entre nous. La vie diplomatique est assez spéciale. A moitié mentalité d’anciens colons et à moitié « Lost in Translation », on est un peu rejetés par tout le monde. Les Chinois nous méprisent et les expatriés moins bien lotis nous envient. Du coup, je me retrouve régulièrement à manger avec Sven Pentensson.
D’ailleurs, les diplomates se font conduire, ils ne conduisent pas. Et en berline s’il vous plaît. Je préférerais conduire, mais la pression sociale fait qu’on me regarderait vraiment bizarrement si j’arrivais avec ma propre voiture. Et je déteste me faire remarquer.
On est allé pour la 50ème fois au Sinji Minfu, un restaurant gastronomique hors de prix (tout est payé par nos impôts, et après on se demande qui sont les véritables parasites de l’Etat). C’est LE repaire des diplomates qui veulent s’empiffrer de canard laqué tout en se faisant croire qu’ils sont distingués.
Bref, on a parlé 10 minutes de la fondation pour les enfants myopathes du Tibet, puis on a bâfré et picolé pendant 1h. Vivement que je rentre au bercail.
En bref, vous pouvez être rassuré: si vous êtes comme tout le monde, que vous parlez comme tout le monde, vous pourrez parler à tout le monde.
12) Que j’aime ta couleur.
Aujourd’hui, l’internaute ne peut plus se concentrer sur un texte, à moins d’avoir une solide raison. Il préfère les images, les vidéos. Les couleurs sont reposantes et cela lui crée un sentiment de facilité et de joie.
Si vous voulez être lu, il vous faut donc apporter de la couleur dans vos textes. De la couleur ne signifie pas forcément devoir placer le mot bleu ou rouge à chaque ligne, mais d’utiliser des éléments dont la couleur est évidente. Ciel=bleu. Feu=rouge-orangé. Miel=jaune. Nuit=noir. Sang=rouge. Arc-en-ciel= multicolore.
Comparez ces deux phrases:
Hier matin, j’ai promené mon chien, dans le quartier.
ET
Je suis sorti hier à l’aube, pour promener mon pitbull dans le quartier encore désert.
Aube=teintes d’orange, de bleu.
Pitbull= noir ou marron
Quartier désert= murs blancs, routes grises.
Mais bien plus fort au niveau sensation que la vue, il vous faudra utiliser…
13) Snif, snif? Mmmmmh!
Lorsqu’on naît, bien avant la vue, vient l’odorat. Il n’y a rien de tel que les odeurs pour créer une ambiance. Si vous souhaitez mettre votre lecteur dans de bonnes dispositions, faites-lui sentir des odeurs plaisantes
« Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le cœur des Hommes. » Süskind, Le Parfum
De même que pour les couleurs, vous ne direz pas « ça sent ceci, ça sent cela », mais utiliserez des éléments, des mots qui exhalent une odeur, ou font partie du champ lexical de l’odorat. (exhale par exemple.)
Exemple, de nouveau avec notre phrase:
J’aime la douceur des matins d’été pour aller promener mon chien. La rosée s’évapore doucement dans l’air et Rex court à perdre haleine, puis se roule dans le gazon humide et se secoue, envoyant valser des gouttelettes qui arrosent les tulipes du voisin.
A décliner avec le goût, le toucher, l’ouïe…
14) Labourer le champ lexical
Champ lexical.
Ce terme m’assomme autant que le souvenir de ma prof de seconde, une vieille totalement aigrie, nous rabâchant le même cours qu’elle donne à ses élèves depuis 25 ans: « A présent que l’on a déchiffré l’axe de lecture, nous allons nous attacher à dégager les champs lexicaux… » Rrrrrooooon Pcchhhh…
Hein quoi? Un article à écrire! Ah oui, pardon.
En fait « champ lexical » ça veut dire: famille de mots. Dans la famille « bateau » je demande:
-La mer
-L’ancre
-Ramer
-Voile
-Naviguer
-Capitaine…
-L’ancre
-Ramer
-Voile
-Naviguer
-Capitaine…
C’est plus clair?
Pour rendre vos textes vraiment convaincants, il vous faut cerner votre clientèle, et utiliser les mots de la famille qui lui correspondent.
Par exemple, vous devez rédiger un article sur les écrans plats, et vous ciblez une clientèle plutôt masculine, âgée de 25 à 40 ans, plutôt traditionnelle, attirée par les sports et les films d’action. Il sera tout indiqué d’utiliser la famille de la virilité.
-Puissant
-Fort
-Performant
-Riche
-Produire
-Imposant
-Action
-Sport
-Vitesse
-Fort
-Performant
-Riche
-Produire
-Imposant
-Action
-Sport
-Vitesse
Mais aussi, celle de la féminité du point de vue masculin:
-Courbes
-Finesse
-Elégance
-Balance
-Superbe
-Généreux
-Mince
-Avantageux
-Modèle
-Finesse
-Elégance
-Balance
-Superbe
-Généreux
-Mince
-Avantageux
-Modèle
Choisissez vos champs lexicaux avec soin. Vous devez cibler parfaitement vos lecteurs avant de déterminer dans quelle famille de mots vous allez piocher.
Et maintenant, je vais vous donner plusieurs techniques de psychologie:
15) L’avocat du diable.
Au Moyen-âge, lorsqu’on voulait canoniser un Saint, on créait un tribunal avec des partisans et des avocats du diable. Ils avaient pour but de démontrer que le Saint n’en était pas un, et rendaient ainsi la décision équitable.
Vous pensez sûrement « On s’en fiche des saints du Moyen-âge! » mais, sachez qu’aujourd’hui encore, de nombreuses personnes utilisent ce procédé pour juger. Ils lisent une opinion, une pensée, et immédiatement leur esprit de contradiction se met en place.
En Storytelling, l’avocat du diable est utilisé comme dans le commencement du paragraphe du dessus. Vous devez devancer les objections de vos lecteurs. « Vous vous dites sûrement que… » « Vous allez me rétorquer… » « Là, vous allez me dire… »
Répondez ensuite à ces critiques. Cela renforcera votre argumentation.
Cette technique est très utile pour prévenir les craintes, les rejets, les hésitations…
On continue avec les techniques psys?
16) Oyez, oyez!
Vous avez tous connu cette expérience lorsque vous étiez enfant. Vous avez déclaré que les choux de Bruxelles « C’est pas bon » et on vous a rétorqué…
On dit « Je n’aime pas »
N’est-ce pas?
Résultat: nous sommes une génération de gens qui n’osent pas dire ce qu’ils pensent et doivent commencer toutes leurs phrases par « Je pense que » « A mon humble avis »…Et prendre des cours de coaching pour l’estime de Soi, dans lesquelles on vous apprendra affirmer vos pensées.
Monde absurde.
Raconter une histoire doit se faire avec le ton de l’autorité et de la confiance en soi.
Regardez:
Hier matin à l’aube, je suis allée promener mon chien. Comme les rues sont vides, je pense que le lever du soleil est un moment plus agréable pour se balader. Roger, mon voisin est dehors lui-aussi. Il me sourit. A mon avis, Roger est un pervers.
ET
Hier matin à l’aube, je suis allée promener mon chien. Comme les rues sont vides, le lever du soleil est un moment plus agréable pour se balader. Roger, mon voisin est dehors lui-aussi. Il me sourit. Roger est un pervers.
Si vous commencez vos phrases par « Je pense que ce produit vous conviendra », devinez quoi? L’acheteur pensera: « Et moi je pense que non, héhé! »
Mais il en va différemment de la confidence. Lisez plutôt:
17) Je peux te dire un secret?
Je vais à présent vous confier quelque chose. J’ose rarement le dire, car cette est qualité est plutôt bien vue en général, mais je trouve que les gens modestes sont les plus prétentieux.
Je préfère de loin quelqu’un qui se donne en spectacle et déclare ouvertement: « J’ai besoin d’être regardé! » qu’une personne qui se met en retrait. Ou encore celle qui prend toujours la part la plus petite du gâteau, comme pour dire: « Moi? Je ne suis pas égoïste, comme VOUS. »
Le ton de la confidence s’associe bien à une critique que l’on veut partager, sans avoir à l’affirmer de manière péremptoire. Et ça marche très bien pour mettre une personne ne votre côté. Avez-vous remarqué que lorsqu’une personne ne vous aime pas à l’origine, vous dresser contre quelqu’un d’autre avec elle vous rend plus sympathique à ses yeux?
Dans ce cas, vous pouvez utiliser l’opinion personnelle. « Je pense que » vous met dans de meilleures dispositions par rapport à quelqu’un que la médisance pure et simple.
Vous pouvez alors vendre un produit de cette façon:
C’est une opinion qui me vaudra sûrement des critiques de la part des écolos, mais je pense que l’ampoule led éclaire mal.
La confidence marche aussi très bien avec la sincérité sur un défaut que l’on possède.
Lorsqu’il s’agit de vente d’un produit, vous pouvez utiliser ça de cette façon:
J’ai honte de le dire, mais je déteste me laver les cheveux. Il faut se les mouiller, se les laver, se les démêler…Puis ensuite se les sécher, car même si le sèche-cheveux abîme la fibre capillaire, en hiver c’est indispensable. Je pense vraiment que l’on devrait généraliser l’utilisation du shampoing sec.
Dans ce cas, l’opinion personnelle a valeur de revendication.
D’ailleurs, au sujet de « Je »…
18) Loulou? Oui…c’est toi.
Vous connaissez la « moijitude »? C’est l’attitude des gens qui commence toutes leurs histoires par « Moi je ».
Grave erreur. Vous devez interpeller votre lecteur, lui parler de lui. Dites « vous », dites « tu », mais pas « Je ».
Prenez n’importe laquelle de vos pages de vente, prenez n’importe lequel de vos articles de blog et comptez le nombre de « Vous, Tu, Vos, tes, tien, tienne, votre » et comptez le nombre de « Je, moi, nous, nos, notre, mes, mien, mienne ». Un bon ratio doit être de minimum 2, mais Yvon Cavelier conseille un ratio de 4. C’est à dire que pour 1 « Je », il doit y avoir 3 « vous ». Utilisez son amusant sympathomètre.
Attention, vous devez quand-même mettre un peu de « je », sinon votre lecteur ne saura pas qui parle.
Si c’est une véritable histoire que vous racontez, elle doit parler à votre lecteur de LUI. Donc même si votre histoire ne possède ni « je », ni « vous », mais des « ils » (narrateur omniscient= qui sait tout mais ne participe pas à l’histoire), et même si le sujet du livre est « Je », vous devrez vous demander en quoi cette histoire concerne votre lectorat.
Et tant qu’à parler à votre lecteur, et si vous lui parliez de son enfance…
19) Et une madeleine pour la 15, une!
Connaissez-vous la madeleine de Proust? Le héros de Du côté de chez Swann trempe ce petit gâteau dans le thé, et immédiatement, des souvenirs d’enfance ressurgissent. Cette expression signifie donc « Elément qui fait resurgir un souvenir ».
Utilisez la madeleine de Proust pour plonger vos lecteurs dans leur enfance.
Des posts de type « mèmes » se servent souvent de cette technique pour provoquer de la nostalgie chez leur lecteur.
« Si vous avez connu la Gameboy et les scoubidous, votre enfance était géniale » ou encore « Si les héros de nos dessins-animés d’enfance avaient vieilli, voilà à quoi ils ressembleraient aujourd’hui. », sont des posts très partagés et commentés.
Encore une fois, ciblez vos lecteurs en vous demandant quelle enfance ils ont eu. A quelle époque?
A votre avis, quelles sont les souvenirs communs aux personnes de 30 et de 50 ans?
- Le monde sans internet et sans smartphone ;
- Les disquettes, les cassettes audio et VHS ;
- Les téléphones à cadran qui tournent et qui font « crrrrrrr…tik tik tik » avec le gros écouteur accroché derrière ;
- Les polycopiés qui sentaient l’éther ;
- La chute du mur de Berlin.
etc…
Essayez de trouver des éléments à la fois communs et forcément vécus de manière personnelle par la plupart de vos lecteurs et vous déclencherez automatiquement l’émotion. Vous avez vu ce que vous avez ressenti à la description du téléphone?
A présent, je vous donne une dernière technique de psychologie, qui vous attirera la sympathie de votre lecteur.
20) Plus belle ta vie
Votre lecteur n’aime pas qu’on lui rappelle la médiocrité de sa condition. Il veut être mis en valeur.
Cela ne signifie même pas que sa vie est misérable, mais que vous pouvez, selon que vous vous exprimez d’une façon ou d’une autre, lui signifier: ta vie est médiocre ou ta vie est formidable.
- Si vous parlez dans un jargon complexe, vous traitez votre lecteur d’ignorant ;
- Si vous utilisez des expressions comme « vous ne saviez pas? » ou « Pourtant c’est facile », vous traitez votre lecteur de débile ;
- Si vous mettez en avant vos revenus, sans expliquer comment arriver à obtenir cette somme, vous traitez votre lecteur de pauvre ;
- Si vous vous vantez, vous traitez votre lecteur d’inférieur…
Mais
- Si vous utilisez des mots simples et accessibles, votre lecteur se sent respecté ;
- Si vous utilisez des expressions comme « Le saviez-vous? » ou « Je vais vous expliquer pas à pas », votre lecteur se sent reconnu ;
- Si vous mettez en avant une technique pour gagner une somme et que vous la prouvez par vos revenus, votre lecteur se sent puissant ;
- Si vous vous mettez au niveau de votre lecteur, il se sent votre égal.
Voilà pour la psychologie. Et maintenant, vous allez pénétrer dans l’antre secrète du Storyteller…
21) Storytelling : Il était une fois…
La meilleure façon d’utiliser le conte folklorique dans le Storytelling est de l’utiliser en guise de comparaison.
Tout le monde connaît La belle aux bois dormant, Cendrillon ou Le petit poucet, piocher dans des histoires profondément intégrées dans la mémoire collective, vous permettra non seulement de provoquer un sentiment de confiance chez votre lecteur, mais pas seulement.
Ces allusions aux contes que tout le monde connaît attacheront votre lecteur à vos écrits comme des enfants à leurs propres parents.
Vous pouvez illustrer vos propos de cette façon:
« Vous désirez investir en bourse, mais vous n’y connaissez rien? Plutôt que d’acheter des options au hasard, et de gaspiller votre argent comme le petit poucet ses miettes de pain… »
« Vous en avez assez des tâches ménagères et de frotter chaque jour comme Cendrillon? »
« Si vous ne prenez pas cette décision aujourd’hui, vous pourriez bien attendre 100 ans…sauf qu’aucun chevalier ne viendra vous délivrer. »
Mais le meilleur conte de tous, et qui donnera une extraordinaire légitimité à vos propos, c’est:
22) La parabole comme argument ultime
La parabole est un outil de communication vieux comme le monde. Il s’agit d’une histoire que l’on raconte pour illustrer un propos. Si les religieux et les politiques l’utilisent à foison, c’est que cet outil de communication marche merveilleusement bien.
A tel point qu’il a fallu 2000 ans pour que le mythe d’Adam et Eve soit remis en cause par le pape François. Il a récemment exprimé son indignation face à un Adam très lâche qui a désigné Eve comme responsable de son péché, la condamnant au statut de créature du diable durant des millénaires.
En tant que psy, je l’utilise régulièrement pour expliquer facilement l’origine et la résolution d’un problème à un patient.
Et rappelez-vous: si l’histoire existe, elle est donc vraie pour le cerveau des émotions. Le cerveau qui réfléchit de façon raisonnable lui, trouve une raison logique de croire cette histoire.
Si vous utilisez une histoire qui vous est arrivée en guise de parabole, cela vous donnera de l’autorité et augmentera la valeur de vos propos.
Lisez plutôt:
Quand j’avais 8 ans, ma mère voulait absolument m’inscrire au Club Sporting-fun, un club de sport populaire du quartier. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le sentais pas, j’ai donc refusé. Mais elle ne cessait de revenir à la charge en me disant: « Regarde comme ils ont l’air de s’amuser! », dès qu’on passait devant le terrain de foot où ils avaient l’air, ma foi, de s’amuser. Mais je ne voulais toujours pas.
Une petite voix me disait de ne pas faire ça.
Deux ans plus tard, les gros titres dans les journaux affichaient: « Scandale au Club Sporting-fun de l’Etang-aux-fleurs ». Le dirigeant était en fait un sale pé..phile qui profitait des enfants depuis des années. L’un d’eux avait fini par parler.
Depuis, je pense qu’il faut toujours écouter sa petite voix, au risque de se retrouver dans des situations extrêmement dangereuses.
Si je vous avais dit d’entrée de jeu, « il faut toujours écouter sa petite voix », beaucoup d’entre vous pourraient penser: « Ça dépend! » Mais là, peu d’entre vous oseraient remettre en question cette opinion, du simple fait qu’elle m’a évité le pire des traumatismes.
Mais le plus important de tout dans une histoire, c’est…
23) Curieux, va!
Pour donner envie à votre lecteur de lire votre histoire, qu’est-ce qui est le plus important avant toute chose?
Je vais vous le dire. Ce qui est le plus important, c’est de lui donner envie de lire la phrase suivante.
Et pour cela, vous devez utiliser la curiosité naturelle du lecteur.
Regardez ce que je viens de faire:
- J’ai utilisé un titre qui éveille la curiosité ;
- J’ai posé une question ;
- J’ai introduit ma phrase par: Je vais vous le dire ;
- J’ai commencé ma phrase par « Et » ;
- J’ai dit « Regardez: » ;
- J’ai utilisé une liste à puces.
Voici donc 6 éléments à utiliser sans modération pour éveiller la curiosité!
A présent, une arme fatale qui permettra de rendre vos lecteurs accros à vos histoires.
24) Mindfuck your text
Connaissez-vous les films de type Mindfuck? 6ème sens, Inception, Les Autres… sont des films qui possèdent une caractéristique commune: ils jouent du retournement de situation.
Je vais vous expliquer ce qui se produit dans le cerveau lors d’un retournement de situation.
Habituellement, les êtres humains vivent en gérant et contrôlant leurs émotions (parfois même tellement que ça finit par exploser: « Mais qu’est-ce qui t’arrive Gérard? »). Ils utilisent un système complexe de défenses qui les protège de ressentir certaines émotions mal perçues par la société.
Ce système de défense est tellement intégré, que vous pouvez très bien vous sentir « calme », alors que votre monde émotionnel bouillonne intérieurement. Vous relâcherez alors ces émotions dans vos rêves, ou les défoulerez dans du sport…
Lorsque votre système de défense est tranquille, en train de lire une histoire qui semble se dérouler a priori de façon prévisible (Pfff, je vois très bien où il veut en venir…), et que le retournement de situation arrive, vos émotions sont comme prises en traître.
Vous ressentez alors tellement de choses, qu’un attachement émotionnel profond se crée. C’est ce qui se passe souvent lorsque l’on tombe amoureux d’une personne. Elle semble si normale, si prévisible, et d’un coup elle vous surprend totalement. Vous êtes accro.
C’est pourquoi ces films suscitent un véritable engouement. Certaines personnes recherchent même exclusivement ce type de films. (Vous en faites peut-être partie?).
Commencez votre histoire d’une manière, et finissez-la de manière surprenante.
Hier à l’aube, je suis sortie promener mon chien. Comme d’habitude, Roger, mon voisin était dehors lui aussi, à cueillir des cerises dans son arbre. Depuis que je l’ai remis à sa place, il y a quelques semaines, il ne m’adresse plus la parole. Il ne m’a donc pas saluée, et je suis partie en promenade.
Une heure plus tard, je rentre essoufflée avec Rex courant sur mes talons. Je passe devant chez Roger. Il est toujours dans son arbre. Sauf qu’à bien y regarder, il n’a les pieds posés sur aucune branche. Et que sa langue pend étrangement sur le côté.
Et 3 conseils indispensables pour finir…
25) Parlez!
La narration sera bien plus vivante si vous y insérez la parole. Dialogue, monologue, interpellation, pensée…
La parole rapproche le lecteur de ce qu’il y a d’humain dans vos écrits. Ça brise la glace entre vous et vos lecteurs.
Regardez:
A présent, lorsque je vais promener mon chien, j’ai très peur de croiser Roger. Dès qu’il me voit, il lève la main et crie: « Bonjour! Comment allez-vous aujourd’hui? Vous avez une excellente mine! » Ce qui vous l’avouerez, est une remarque plutôt déplacée venant de la part d’un fantôme…
26) Ooohhh c’est beauuu le storytelling.
Ecrire, écrire, je ne vous parle que d’écrire du texte. Mais vous en oublieriez presque que l’on écrit aussi en images!
De belles images, des images qui tombent à pic, bien agencées, bien ordonnées, et vous voilà le roi de l’attention du lecteur!
Saviez-vous que la capacité de l’être humain à se concentrer à 100% en 2015 est de 8 secondes, soit moins que le poisson rouge? Wow. On devient flemmards pas vrai?
En réalité, pas seulement. C’est que nous sommes aujourd’hui bombardés d’informations écrites et que le cerveau fait juste plus vite le tri. De plus, lire du texte à l’écran est fatiguant. Les images et les couleurs reposent l’oeil.
Voilà pourquoi il vous faudra illustrer vos articles et pages de vente. Les meilleurs contes possèdent de magnifiques illustrations…
Et pour finir, un conseil que vous devez appliquer et que, malgré les apparences, j’ai appliqué moi aussi…
27) On coupe!
A la fin de la rédaction, quel que soit le type d’écrit, vous devez opérer à un travail de coupe.
Ne soyez pas conservateur. Comme vous l’avez sûrement remarqué, j’adore m’étaler. Mais il ne faut pourtant garder que le minimum. L’article original faisait 11500 mots, il n’en fait à présent plus que 6940.
Attention, garder le minimum ne signifie pas « faire court ». Guerre et Paix de Tolstoï ne pourra jamais être imprimé au dos d’une boîte de céréales…
Et par pitié. Venez-en au fait!
Le teasing sans fin, ça vous dégoûte de lire une histoire. Vous devez en venir au fait, rapidement. Tout ce que vous écrivez doit être utile.
->Hier matin, je suis allée promener mon chien. OK
->Hier matin, je me suis réveillée assez tôt. D’habitude, je me lève vers 8h. La veille pendule en bois de la salle-à-manger que nous a offert ma tante indiquait 6h30, je pris la laisse rangée dans le placard du couloir, situé sur la gauche, et j’appelais Rex, mon chien, un pitbull très gentil, pour aller comme d’habitude le promener dans le quartier. AARRRGH.
De la même façon, si vous écrivez un article de blog qui explique « Comment faire un smoothie crevette-menthe », vous ne devrez pas passer 8h sur les raisons qui ont fait que vous avez décidé de vous mettre aux smoothies cet hiver. D’abord la recette! Ensuite, vos élucubrations.
Si à la fin de la recette, vous écrivez suffisamment bien pour que le lecteur trouve votre style agréable et continue d’avoir envie de vous lire, vous pourrez toujours lui donner vos raisons et vos inspirations. Mais le lecteur lambda tape dans le moteur de recherche: « Comment faire un smoothie crevette-menthe » et entend bien lire la recette au premier lien qu’il trouvera, non mais!
Donc, gardez le nécessaire, pas plus, pas moins.
Qu’avez-vous pensé de ce petit (haha) article sur les techniques de Storytelling? Vous en connaissez d’autres? Dites-moi tout!
SOURCE : www.webmarketing-com
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